J.O Tokyo 2020 : Quelles leçons pour le Cameroun ?
août 11, 2021La participation du Cameroun à cette édition du plus grand événement sportif du monde ne saurait laisser indifférent . Comment comprendre que 53 ans après la première médaille remportée aux J.O par le boxeur Joseph Bessala de regrettée mémoire, apres les médailles d’or successives de la triple sauteuse Francoise Mbango ou la dernière par l’haltérophile Nzeusso Madias à Londres, que les autorités chargées de l’organisation de la participation de nos sportifs n’aient pas tiré les leçons et ne se sont pas s’arrimés aux canons rationnels, scientifiques et efficients d’un aussi important événement?
Apres tous ces lauriers issus parfois d’une génération spontanée (aujourd’hui disparue), le comité national olympique et sportif du Cameroun n’a pas compris que les jeux se préparent au moins 4 ans avant ( lorsque l’on a traîné ), sinon c’est 8 ans avant. Après chaque édition, on tient des propos pompeux et flagorneurs oubliant l’essentiel : prospection, détection, planification et implémentation du suivi des athlètes susceptibles de remporter des titres.
Chaque fois on nous rabâche les oreilles avec les « bourses de la solidarité olympique »…. Quel est son contenu? Quels sont les résultats à atteindre? Que fait-on pour les atteindre? Sont-ils atteints? Sinon pourquoi ca n’a pas marché? Si oui comment faire pour que ça aille d’avantage?
Le comité national olympique et sportif du Cameroun est l’organe technique, le ministère des sports la tutelle. Comment les deux entités se prennent-elles pour assurer à nos athlètes qui eux-mêmes ne sont pas indemnes de tout reproche, une performance appréciable et souhaitée de tous? Apres chaque édition, les autres pays évaluent et se projettent sur le futur. Chez nous, on dort sur les discours laudateurs pour se réveiller six mois avant l’échéance : « Le President de la République et le peuple Camerounais comptent sur vous. Vous êtes des Lions Indomptables... ». Et puis quoi encore?
À notre humble avis, les bons résultats se préparent longtemps à l’avance et se planifient. On devrait commencer par le renouvellement de la classe dirigeante du sport Camerounais (comité national olympique et sportif, dirigeants des fédérations sportives). Elle a vieilli et ne peut plus apporter grand chose à notre sport. Ces structures ne sont la chasse gardée de personne. C’est un patrimoine public, une affaire de tous et non d’un groupuscule de personnes qui embrigadent tout pour diaboliser et jeter aux orties ceux qui veulent apporter une quelconque contribution.
Les responsables du ministère des sports devraient se réveiller et ne pas tout concentrer au seul football qui lui même poursuit sa traversée du désert avec ses interminables batailles de positionnement. Les athlètes devraient croire en eux et travailler dur. Ils devraient se faire accompagner par leurs familles. Les officiels et encadreurs devraient être le moins partial possible et regarder la performance. La presse sportive devrait éviter de jouer les agents de joueurs ou les chargés de mission (intermédiaires) auprès des encadreurs techniques. Enfin le public. Il devrait venir dans les arènes sportives encourager leurs champions au lieu de rester dans les bars et acclamer devant la télévision les prouesses des athlètes des autres pays.
A la fin, c’est toute la chaîne qui est interpellée. Il n’y a plus de génération spontanée. Tout est scientifique et avec du spirituel, la médaille est autour du cou.
Etienne Didier ONANA (c) www.mbolocameroon.com 694077525/670311128.
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