Interview de Dongmo Tabontsa Nidelle Jara, déficiente visuelle et lauréate en licence professionnelle du droit des affaires
août 6, 2022
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Nous avons certainement souligné son caractère particulier dans le monde des affaires et sur le plan académique, mais au fond, Dongmo Tabontsa Nidelle Jara, caresse une ambition que nous avons eu le loisir de découvrir en échangeant avec elle en marge de sa toute récente soutenance.
Dongmo Tabontsa Nidelle Jara, major au BTS 2021 filière droit des affaires, licence en droit privé et licence professionnelle en droit des affaires :
- Quel est le sentiment qui vous anime après votre soutenance obtenue avec une mention très bien ? « Je suis en joie, je ne sais même pas quoi dire exactement. Je tiens à remercier mes parents madame et monsieur Dongmo. »
- Comment peut-on synthétiser votre travail ? « J’ai travaillé sur le statut du commerçant en droit OHADA et j’espère que cela permettra à édifier toute personne qui souhaiterait à entreprendre une activité commerciale ou qui souhaiterait obtenir la qualité de commerçant. »
- Qu’est-ce que vous vous voulez démontrer par là ? « Je voulais par-là démontrer que tout le monde peut être commerçant il suffit juste de s’arrimer à la réglementation en vigueur et également faire comprendre que ce n’est pas parce qu’on ne voit pas qu’on ne peut pas connaître la réglementation en vigueur et rédiger un travail conformément à cette réglementation. »
- Que prévoit la réglementation ? « La réglementation prévoit que pour être commerçant il faut être une personne physique ou morale et il faudrait remplir les conditions de fond et de forme telles que l’immatriculation comme le prévoit le registre de commerce et crédit immobilier, et une fois ces critères remplis, on peut bénéficier en ce moment des prérogatives du statut de commerçant. »
- Est-ce qu’une personne atteinte d’un handicap visuel peut être commerçante ? « Je pense que si un déficient visuel peut déjà rédiger un rapport en noir sur blanc ça veut dire qu’il peut également être commerçant parce que le rapport qu’il tient entre ses mains en noir sur blanc, il ne peut pas le lire malgré que c’est lui qui l’a rédigé mais il peut vendre des seaux, des sacs de riz qu’il peut toucher donc je pense qu’il peut être commerçant et jouir des prérogatives d’un commerçant. »
- Et vous en tant que mal voyante, qu’elles sont vos aspirations pour la suite ? « Bon, j’espère que par la suite la loi pourra prévoir une marge pour les personnes déficients visuels pouvant exercer dans les activités commerciales et prévoir un article qui facilitera leur accès de manière légal et leur faire jouir de ces prérogatives. »
- Vous vous voulez devenir commerçante ? « J’aimerai faire des affaires même si principalement je veux faire dans le social mais accessoirement j’aimerai bien faire des affaires ».
Felix Eyebe © Mbolo Cameroon
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Mes félicitations mademoiselle et beaucoup de courage