Sante : Le Cameroun au cœur de la résistance aux antimicrobiens
novembre 19, 2024Le ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales( Minepia), Dr Taiga, accompagné du représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture(FAO), de la représentante de l’OMS Dr Lindiwe Makubalo et autres partenaires techniques internationaux, ont procédé au l’ouverture des activités marquant la 6e Commémoration de la sensibilisation sur la Résistance Antimicrobiens(RAM), ce 18 novembre 2024 à Yaoundé.
En 2019, les infections aux antimicrobiens ont entraîné 1,27 million de décès dans le monde, surpassant ainsi le nombre de décès causés par le VIH/Sida et le paludisme combiné. Les pays d’Afrique subsaharienne ont enregistré le plus grand nombre de décès liés aux antimicrobiens avec un ratio de 99 décès pour 1000 habitants. Des chiffres qui viennent confirmer une fois de plus que cette résistance est à ce jour, une cause majeure de mortalité.
Le Cameroun a l’instar de plusieurs pays membres de l’OMS marque depuis 6 ans déjà une pause pour sensibiliser le public aux risques associés à l’utilisation inappropriée des antimicrobiens chez l’homme, chez l’animal, et dans les cultures végétales. En effet, depuis quelques années déjà, l’OMS, le Fond des Nations pour l’Agriculture(FAO) et l’organisation mondiale de la santé animale (OMSA) ont déclenché en synergie un combat farouche contre la RAM à travers la « stratégie mondiale OMS pour la maitrise de la résistance aux antimicrobiens élaborée en 2001 » et « le Plan d’action mondial pour combattre la résistance aux antimicrobiens » depuis 2015.
7 jours d’intenses sensibilisations
Ainsi, le thème retenu cette année est « éduquer, promouvoir. Agir maintenant. », du 18 au 24 novembre 2024, il sera question, « d’agir véritablement car la situation est particulièrement préoccupante sur notre continent. Notre utilisation inappropriée des antimicrobiens et des produits phytosanitaires est un problème récurrent tant chez les humains, qu’en élevage ou agriculture. Il est impératif pour nous d’unir nos efforts pour collaborer, sensibiliser tous les acteurs y compris les communautés à agir. Nous devons promouvoir une bonne compréhension des bonnes pratiques d’utilisation des antimicrobiens dans tous les secteurs et les domaines d’activités concernées. Cela implique le renforcement de la surveillance dans les différents secteurs pour détecter, et gérer efficacement les situations de résistance aux antimicrobiens ; Cela implique également le renforcement des capacités des acteurs et des laboratoires spécialistes, l’organisation des campagnes de sensibilisation auprès du grand public ; le soutien à la recherche pour le développement des nouvelles stratégies thérapeutiques et des alternatives à l’usage des antimicrobiens, de même la mise en place des politiques claires et efficaces pour règlementer l’usage des antimicrobiens et des produits phytosanitaires. », Explique le MINEPIA, Dr Taiga.
Il est important de souligner que la lutte aux antimicrobiens nécessite une collaboration multisectorielle selon l’approche une santé. Pour endiguer cette menace mondiale, toutes les parties prenantes doivent collaborer dans le sens de planifier des actions et de mettre en œuvre des solutions durables, car cette semaine est une semaine de réflexions et d’actions.
Myriane DJAMEN
Reactions
Dr Athan Mravili, representant FAO
Je remercie le gouvernement camerounais d’avoir accepté d’abriter cette année, cet évènement. C’est un sujet important extrêmement important pour le commun des mortels que nous sommes, car la Résistance antimicrobiens c’est un phénomène qui fait que les antibiotiques qui sont des outils importants pour lutter contre les maladies ne répondent plus c’est-à-dire que les bactéries deviennent de plus en plus résistantes. L’origine de cette résistance est notamment l’usage intempestif dû a un diagnostic mal pose. Sur le terrain, il y a plusieurs facettes sur lesquelles les Etats travaillent dont le Cameroun, il y a les aspects de formation, de règlementation (notamment la lutte contre les pharmacies de rues, les automédications…) et puis accentuer la sensibilisation c’est ce que nous faisons cette semaine.
Ali Hamed Yahaya, OMS
La résistance aux antimicrobiens représente un défi majeur au sein de notre continent, parce que les antibiotiques qui sont censés traitres les infections deviennent inefficaces. Nous sommes face à un danger, qui nécessite une action très importante. Au cours de cette semaine, nous allons assurer une éducation pour pouvoir lutter contre les RAM. Notre objectif c’est de sensibiliser la communauté, pour que nous utilisons à bon escient les antimicrobiens dont les antibiotiques, au lieu d’utiliser les antimicrobiens à tout moment même sans la prescription, notamment dans la santé humaine et animale. Nous allons faire en sorte qu’il y ait un engagement de tout un chacun pour mettre en œuvre les activités relatives à la lutte contre les antimicrobiens.
Propos recueillis par Myriane DJAMEN
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