Technologie : présentation et enjeux des indicateurs de « l’universalité de l’internet » débattus au Cameroun
novembre 5, 2022Comme le dit si bien l’UNESCO, « internet représente bien plus qu’une infrastructure et des applications. Il s’agit d’un réseau d’interactions et de relations économiques et sociales, avec un grand potentiel pour favoriser les droits, renforcer le pouvoir des personnes et des communautés, et promouvoir le développement durable ». Dès lors, il importe de pouvoir en mesurer l’intégration et les usages qui en sont faits à l’aide d’indicateurs dit « de l’universalité d’internet » dont l’entrée en matière a été faite pour une implémentation et un suivi progressif au Cameroun, via la tripartite des ONGs CIPESA, UNESCO et PROTEGE QV, le mercredi 26 Octobre dernier à Yaoundé.
En effet, pendant près de 5 heures d’échanges, la réunion que recevait l’ONG PROTEGE QV en ses locaux sis au quartier Biyem-Assi à Yaoundé, a permis aux participants d’exposer et d’échanger sur ce qui a été présenté comme un projet naissant au Cameroun mais dont certains pays à l’instar du Sénégal en font déjà l’expérience.
Ainsi, madame Siyam Sylvie, présidente de PROTEGE QV a dans son propos introductif, défini le cadre et l’état d’esprit dans lequel les échanges devaient se tenir. Evoluant dans sa prise de parole, elle n’a pas manqué de définir les indicateurs d’internet comme étant l’ensemble des personnes qui influencent, agissent sur internet chacun à son niveau selon son secteur d’activité, avant de laisser la parole aux exposés.
Présentation et enjeux
Le premier exposé de ses collaborateurs a été fait dans une mouvance similaire de bien édifier l’auditoire sur ce qu’on entend par indicateur d’internet. Sauf qu’ici, il était question de s’y aplanir avec précision en évoquant : les indicateurs d’évaluation de la liberté d’internet. De ceux-ci, Mbolo Cameroon apprendra qu’il est de bon ton que plusieurs acteurs en l’occurrence les pays, se préoccupent du « comment est-ce que nous devons travailler sur internet » tout en respectant les normes et standards permettant de le faire ?
La déclaration africaine de la liberté d’internet nous donne un ensemble de normes qui en quelque sorte, présentent des indicateurs qui interpellent ainsi notre vigilance et surtout les acteurs en charge de l’élaboration des politiques sur internet sur la base de 13 principes à savoir :
- Ouverture,
- Accès et accessibilité à l’Internet,
- Liberté d’expression,
- Droit à l’information,
- Liberté de réunion et d’association et l’Internet,
- Diversité culturelle et linguistique,
- Droit au développement et accès au savoir,
- Vie privée et protection des données à caractère personnel,
- Sécurité, stabilité et résilience de l’Internet,
- Groupes marginalisés et groupes à risque,
- Droit à une procédure régulière,
- Gouvernance démocratique et multipartite de l’Internet,
- Egalité entre les hommes et les femmes.
Evaluation de la situation au Cameroun
Ces indicateurs ainsi définis, Simone Toussi la représentante de CIPESA a pris le relai en exposant sur la situation des droits numériques au Cameroun. Pour ce faire, elle a tout d’abord définit ceux-ci comme étant les droits de l’homme tels que définis dans la déclaration universelle des droits de l’homme au sein des articles 12, 19 et 20 mais, sur internet, à l’instar des droits d’accès à l’information, de la liberté d’opinion et d’expression ; le droit à la vie privée, la liberté d’association, etc.
Afin d’étayer d’avantage sa présentation, d’autres textes juridiques ainsi que des résolutions onusiennes ont été cités avant que des cas spécifiques soulevés par les participants ne soient débattus. Au demeurant, il a été retenu que l’ignorance de ces lois et règlements limitent l’épanouissement de nos actions sur internet au point d’être sans défense en cas de transgression.
Mise en œuvre et perspectives
La troisième et dernière articulation de ces travaux s’est faite de façon hybride avec la participation par visioconférence d’autres invités en provenance de pays africains. Séquence au cours de laquelle, il y a eu un échange fructueux et au cours duquel, une volonté manifestée côté camerounais pour faire bouger les lignes s’est faite ressentir.
D’ailleurs, un chronogramme conjoint CIPESA – UNESCO- PROTEGE QV permettra sans doute à cette tripartite d’aller plus loin dans la prise en compte effective de ces indicateurs de l’universalité d’internet, tant par les pouvoir publics, les citoyens eux-mêmes que par tout autre acteur susceptible d’influer, opérant ou faisant usage d’internet au Cameroun.
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Félix Eyebe © Mbolo Cameroon
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