Para Sport : «c’est toujours les mêmes récriminations, les mêmes injustices que nous connaissons au sein de la société camerounaise » dixit J.M. Aleokol
avril 1, 2022Jean Marie Aleokol, président de la Fédération Camerounaise des Sports pour Déficients Intellectuels a une fois de plus honoré à ce que nous pouvons considérer comme un engagement social, voire même une dévotion tant il fait corps avec ses enfants et fait le nécessaire pour mieux les insérer et les faire épanouir dans la société en général et dans le milieu sportif en particulier. C’est donc à la suite de cette ultime activité qu’il s’est « lâché » à notre micro.
« C’est toujours le même sentiment c’est-à-dire le plaisir de travailler avec des personnes qui n’ont pas eu les mêmes chances que vous et moi d’avoir l’intelligence requise pour s’insérer dans la société.
C’est toujours le plaisir de voir leur épanouissement à travers la pratique sportive et la recherche de l’élite sportive à travers ces pratiques sportives là dans les différentes disciplines que nous avons engagé au sein de la fédération.
Donc voilà le sentiment qui m’anime et s’il faut parler d’un autre sentiment cette fois amère, c’est toujours les mêmes injustices que nous connaissons au sein de la société. Donc tout le temps que nous passons, ça fait plus de 20 ans que nous travaillons avec ces personnes mais rien ne suit pourtant, nous avons tout fait pour montrer que les personnes handicapées en général, pratiquent le sport et peuvent faire flotter le drapeau du Cameroun à l’extérieur.
Nous avons fait des efforts pour montrer que les déficients intellectuels en particulier peuvent faire flotter le drapeau du Cameroun et que ce ne sont pas des malades mentaux mais plutôt ceux qui ont le retard dans le développement de l’intelligence.
Mais malheureusement, nous tournons toujours en rond raison pour laquelle, nous limitons toujours nos activités sur le plan national à trois regroupements sportifs et s’il y a possibilité sur le plan international d’organiser deux compétitions internationales localement parce que le déplacement coûte cher, parce que vous n’avez pas la chance de voyager, voilà un peu ce qui m’anime.
Nous avons deux disciplines sportives comme d’habitude : l’athlétisme et le football. Mais cette année nous ajoutons le basketball question de diversifier les différentes disciplines sportives et amener les enfants à trouver leur compte.
Ceux qui ne peuvent pas s’en sortir au niveau du football et de l’athlétisme, qu’ils trouvent leur compte au basketball pour améliorer leur motricité fine. Même si elle est assez précaire, essayer un peu d’améliorer cette situation donc voilà l’innovation à ce début d’année et le principal objectif.
Si nous ne dormons pas et nous continuons toujours de bosser dur avec ces enfants, c’est parce que nous voulons être le premier pays c’est-à-dire que le Cameroun soit le premier pays à participer aux jeux paralympiques en Afrique, à participer aux jeux paralympiques avec les déficients intellectuels parce que dans la plupart des cas, ce sont toujours les déficients physiques, les déficients visuels, je voudrais pas parler des sourds qui ont leur Deaflympics c’est-à-dire, leur comité international olympique des sports pour sourds. C’est pour cette raison que nous voulons vraiment faire cet effort pour être le pays en 2024 à participer aux jeux paralympiques en Afrique Sud saharienne. »
Propos recueillis par Félix Eyebe © Mbolo Cameroon, « grenier de l’information au pays des Lions Indomptables »
Tweet